Les fonctions économiques peuvent-elles se programmer et se développer autrement que par extension ou table rase ?

Port de Rochefort, hangar en bois toujours utilisé

Les entreprises ont su démontrer qu’elles savaient investir dans l’existant et y trouver toutes les aménités nécessaires au développement de leur activités. De même, certaines collectivités ont su construire une stratégie économique qui repose sur une part de réinvestissement des espaces urbains.

Cependant une part très importante des espaces économiques reste programmée en extension alors-même que l’on souhaite, parfois au sein d’une même collectivité remettre certains secteurs commerciaux ou d’activités dans une dynamique de revalorisation. Les difficultés qui ne manquent pas d’émerger pour l’ouverture de certaines zones sont aussi connues : sensibilité environnementale des espaces naturels qui va souvent de pair avec des difficultés techniques (construction en zones inondables, sols pressibles, …) et donc des couts importants.

Il semblerait que pour sortir de certaines impasses : difficultés à faire sortir les programmes dans l’existant, à les financer, à les mettre en œuvre, il faille replacer chaque projet dans un contexte plus global de mutation urbaine.

Vers l’amont tout d’abord en requestionnant la programmation et ses méthodes en préconisant notamment de porter une plus grande attention à l’existant. L’existant, c’est-à-dire :

  • Le cadre construit (bâtiments, infrastructures, équipements…) qu’il devient nécessaire de regarder comme une valeur culturelle d’abord, comme un objet ayant des qualités d’usage ensuite et, si l’on intègre la pression sur les ressources et notamment les matériaux de construction, les difficultés inhérentes à la gestion des déchets de chantiers, la nécessité de considérer ces tissus urbains comme des stocks de matériaux également.
  • Le tissu économique et social qu’il soit privé ou public, c’est-à-dire tout ce qui a trait à l’activité, aux équipements sociaux, environnementaux, les personnes et les savoir-faire qui sont derrière, les conditions de fonctionnement de ces activités.

Pour ne plus réinventer complètement les programmes des projets urbains, en les calant sur des visions trop abstraites (dans le sens transplantées), qui ont le plus souvent comme conséquence de figer les territoires et les acteurs le temps de rattraper les écarts entre le positionnement souhaité et l’existant.

Pour être à l’écoute de ce que peuvent offrir les territoires en s’appuyant sur leurs atouts qui ne viennent pas de nulle part, mais sont le résultat de caractéristiques vernaculaires (cadre géographique et socio-culturel), mais également d’un contexte de mutations sur le long cours.

Ce qui n’empêche pas de venir corriger certains handicaps de ce territoire pour en limiter les inégalités et éventuellement la déprise et implique de prendre parti fortement vers un nécessaire positionnement futur de ce territoire.

Déplacer le curseur vers l’aval également, en intégrant et en sollicitant davantage les opérateurs et les usagers dans les processus de transformation des territoires :

Premièrement, parce qu’ils en sont déjà partie-prenantes, et que l’inertie qu’il peut y avoir dans les transitions urbaines et environnementales procède surement fortement d’une déconnexion entre ces acteurs en bout de chaîne, des sphères où se définissent les programmes.

Parce que ce sont ces acteurs qui incarnent au final les programmes sur le terrain, et qu’il s’agit ici d’initier dialogue constructif entre ceux qui programment et ceux qui endossent la fonction pour un échange de problématiques et mais aussi de solutions.

Et enfin parce que les objectifs des uns et des autres doivent gagner en lisibilité pour ne meilleure efficacité et en transparence pour garantir l’intérêt collectif.

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