Une grande boucle pour dégager des espaces amodiables,
Au cœur du MIN de Brienne (Bordeaux), le nouveau schéma de circulation a permis de dégager 13 000 m² au sol en réorganisant les flux, le stationnement et en remodelant les quais. Un sens unique a été privilégié suivant une marche en avant qui couvre l’ensemble du site. Le stationnement des PL et des VL a été optimisé suivant des principes de mutualisation dans le temps et dans l’espace suivant les différentes activités.
Une petite boucle pour accélérer (amplifier) le service offert par le MIN
Une petite boucle rattachée à une plateforme de consolidation permet d’accélérer le retrait de marchandises sans parcourir l’ensemble du site.
Travailler avec l’existant : Réorganiser la desserte des nouveaux et anciens hangars pour optimiser l’implantation des stocks au regard notamment des inondations fluviomaritimes.
Définir une trame urbaine « capable » qui structure les développements souhaitables du port, mais qui fonctionne aussi avec l’existant :
Pour mettre en place un schéma de fonctionnement efficace dès les première phases de transformation du port,
Pour recycler l’existant, économiser des matériaux (objectif environnemental et de réduction des couts de l’opération)
Choix des fournisseurs (où mettre le curseur entre produits de l’agriculture biologique et agriculture locale pour un approvisionnement vertueux environnementalement parlant), limitation des livraisons et organisation des stocks en conséquence, travail avec les fournisseurs pour le retour et le réusage des palettes, cagettes, cartons, travail avec la cuisine sur le choix des produits, construction des menus autour d’un régime alimentaire à bas impact (vers une cuisine végane) et qui restent inventifs (malgré la palette limitée des produits), optimisation de la logistique cuisine (intégrer la limitation et le tri des déchets dans la « marche en avant »), optimisation de la chaine du « chaud », travail avec les serveurs pour introduire des gamelles consignées pour les plats à emporter, etc.
L’échelle de l’établissement est au final assez facile à optimiser pour peu que la direction et le personnel s’engagent dans la démarche.
Les limites de l’exercice se situent davantage en amont et en aval : la perte d’un fournisseur capable de composer des commandes complexes (one stop shopping), limitant par-là les déplacements et les GES induits, la difficulté à trouver un exutoire de proximité pour les déchets verts, les cartons, les cagettes… deux problématiques sensibles pour lesquelles il convient de changer d’échelle pour trouver des solutions.
Des pistes apparaissent néanmoins : création d’un service de ramassage local des déchets verts (les pluches) et de compostage en lien avec les espaces à jardiner du quartier, création d’une plateforme d’assemblage de produits locaux à l’adresse des restaurateurs au juste niveau de massification, logistique omnicanal…
Des pistes qui appellent un changement d’échelle, de nouveaux modèles économiques et aussi de nouveaux acteurs/opérateurs !
Travailler la qualité des approvisionnements, optimiser les déplacements, limiter et trouver un exutoire pérenne pour ses déchets, limiter ses dépenses énergétiques, demandent en effet de rentrer pleinement dans la machine : La réorganisation du site est un premier outil (aménagement salle, cuisine, réserves, espaces poubelles…) mais la démarche requiert également de bien comprendre les pratiques des usagers : serveurs, cuisiniers, livreurs, ménage et les logiques propres à l’activité pour les faire évoluer dans un esprit de coadaptation. C’est aussi prendre en compte les logiques économiques de l’établissement : au-delà de l’investissement matériel, capacité à financer du stock, mais aussi à pérenniser les savoir-faire au sein de l’entreprise. C’est ce que nous avons fait au Faitout par une immersion d’un an et en passant par tous les postes. Il faut parfois savoir passer de prescripteur à opérateur (et vice versa)!
Le schéma directeur a permis de développer un projet finement intégré à son environnement urbain. Il réaffirme la nécessité de conserver une place de Marché en cœur d’agglomération et porte un programme novateur de services à la nouvelle économie (évolution de la chaine logistique, arrivée de nouveaux types d’opérateurs, développement de l’e-commerce…). Il propose des solutions nuancées aux problématiques environnementales du transport de marchandise : plateformes de préparation de commandes, petite boucle, flotte dédiée) des services aux commerçants (laboratoires, stocks déportés…).
L’outil MIN devient alors un outil robuste puisqu’il repose sur un écosystème à trois échelles :
Régionale : puisqu’il continue de massifier les flux régionaux de marchandise
Métropolitaine : puisqu’il assure l’approvisionnement des commerces de l’agglomération et assure la logistique alimentaire des grands évènements de la Métropole
Locale, parce qu’il développe des activités vers son quartier et renouvelle ainsi sa façade
Le projet vient au final enrichir et donc pérenniser cet équipement qui continue de jouer son rôle initial tout en créant de la valeur.