La notion d’obsolescence est plus complexe à appréhender à l’échelle urbaine, mais c’est aussi à cette échelle que des solutions peuvent émerger notamment en tissant des liens de solidarités entre l’existant et les espaces de développement.
Si l’on prend le cas de la rénovation énergétique d’un ensemble patrimonial formant un ilot, un grand ensemble ou une résidence par exemple, et que l’on considère que l’optimum entre performance énergétique visée et cout de l’effort socio-économique a été déterminé. Faut-il faire évoluer les bâtiments de cet ensemble suivant un objectif de performance égalitaire, uniformément répartie, ou est-il possible d’imaginer une transition suivant un autre équilibre ?
Nous émettons l’hypothèse que les différents bâtiments et aménagements doivent pouvoir évoluer de manière différenciée, au regard notamment de leurs caractéristiques propres (constructives, patrimoniales, environnementales, qualité des usages) et aussi de leur situation au sein de l’ensemble à un niveau de performance et pour un cout globalement équivalent.
Dans ce dispositif, il devient nécessaire de concevoir l’opération de manière globale et de travailler notamment les échanges et liens de solidarité entre les différentes parties de cet ensemble.
Le bâtiment transformé ou adjoint doit rendre des services aux autres bâtiments : produire de l’énergie, accueillir la technologie pour l’ensemble des bâtiments et pourquoi pas un certain nombre de services liés aux évolutions des usages (mutualisation de certains espaces pour des activités d’intérêt collectif ou plus logistiques…). Les anciens bâtiments peuvent aussi accueillir leur part de services et technologie, mais nous préconisons de conserver des entités le plus simple possible en vue conserver leur grande souplesse de fonctions et leur capacité à évoluer.
Les avantages en seraient :
- La possibilité de faire évoluer une part du bâti ou d’adjoindre de nouveaux bâtiments en les remodelant plus fortement et suivant des objectifs de performance environnementale plus ambitieux,
- Inversement, une intervention moindre sur d’autres bâtiments, avec des adaptations de l’existant plus légères, low-tech, moins consommatrices de matériaux et moins génératrice de déchets de construction,
Et plus globalement :
- Un patrimoine transformé ou créé plus performant et peut-être plus pérenne dans le sens ou son obsolescence devrait être reculée
- Un bilan carbone lié aux matériaux entrants et sortants amélioré,
- Un chantier de moindre ampleur et donc des nuisances plus restreintes dans le temps et dans l’espace
- Et au final, une intervention plus adaptée,